Gravure : Annie Rosès

Artiste classique et expérimentale diplômée de l’École nationale des beaux-arts de Paris et de la Sorbonne, section ethno-archéologie, Annie Rosès part en Océanie de 1981 à 1991. Elle étudie les formes de l’art non occidental du Pacifique sud. Ces recherches artistiques la mènent vers une relecture de son héritage culturel et vers des horizons géograhiques esthétiques multiples.

Avec gravité, poésie et humour, elle tente de revisiter certains archétypes et des figures féminines du temps des origines et des mythes. Cela permet de mesurer la cohérence de son projet : décrypter et ré-inventer des formes grâce à l’image, l’écriture et les outils contemporains de représentation de l’espace : donnant matière à la collection Les Océanîles livre d’artiste et à la création de : Estampe(s) à côté de la plaque.

Son art sort des strates

Son œuvre en phase avec l’actualité questionne aussi le sens du présent et du devenir dominé par la pensée numérale. Ses dernières créations trouvent ainsi matière en l’humaine attitude qu’elle interpelle, car sa nature ne change pas. Dans sa quête de progrès et de bien-être, elle imprime en 3D, tel un performeur du futur, son destin devenu virtuel et illisible dans un monde où all is under control…

Ayant toujours travaillé l’eau-forte et l’aquatinte, sur cuivre ou zinc, depuis 2016 je mixe ces pratiques à celles des Solars plates en noir et blanc, associées aux traits du burin et d’outillage de toutes sortes. À la croisée de la gravure et de l’outil informatique, la photographie numérique ou argentique s’invite au support digital comme une évidence pour créer de nouveaux terrains d’exploration et de représentation de la lumière et de la matière et de l’espace… 

Un voyage graphique en forme de questionnement contemporain qui a vu L’île au miel être distinguée par la remise du prix de la gravure, décerné par l’Adagp, au Salon d’automne en 2022.