Jean Pierre Le Fèvre

Pourquoi être contraint de fournir une explication rationnelle à ce qui pousse un artiste à se montrer, sinon à vouloir partager ce qu'il réalise en passant par ses instants de désespoir devant l'immensité du travail à accomplir et qu'il s'est lui-même fixé, mais aussi à partager ses moments d'enthousiasme trop grands, trop lourds à porter pour un seul être. Le partage devient alors l'unique solution.

Il ne s'agit pas de peinture sacrée, mais une œuvre doit révéler un sens qui dépasse le monde habituel, veut dire autre chose que se qui est représenté. C'est bien au-delà de l'instant qui constitue la réalité de l'œuvre, " l'ici " et le " maintenant " trouvent et perdent à la fois leur sens situé en dehors des cadres de l'espace et du temps.

Réalité profonde et puissante, joie la plus haute mêlée d'une sourde douleur, sérénité qui supporte inquiétude et désir, satisfaction de la création d'une harmonie sur laquelle pourtant on ne peut se reposer, on ne peut se satisfaire de la beauté d'une peinture, ce n'est pas celle des formes harmonieuses, de couleurs réussies, d'une " perfection " satisfaisante pour la raison. Ce n'est pas la belle apparence propre et nette, l'harmonie n'exclut ni la dissonance, ni la laideur d'un coup de pinceau qu'elle peut rendre non pas beau, mais sublime.

D'abord solitaire et muette, la contemplation devient familière, émue, heureuse. Qui crée ? Qui regarde ? Ni l'un ni l'autre n'est indifférent. Beaucoup de ceux qui regardent ne voient pas. Regarder c'est communier, partager la solitude, la souffrance, la joie d'un artiste. On ne se détache pas facilement de certaines œuvres, on voudrait qu'elles impriment leur douleur, leur inspiration inquiète et sereine, leur nostalgie, leur douce puissance dans le cœur de l'œil.

Jean-Pierre Le Fèvre Artiste-peintre

19, Place du champ de Mars, 50000 Saint Lô

02 33 57 27 80 Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.