Hommage à Robert Le Guinio
Robert Le Guinio s’est éteint à l’automne dernier laissant derrière lui le témoignage d’une amitié simple et généreuse et d’une œuvre de peintre aux dimensions méconnues. Robert a certes connu la notoriété, il fut honoré par ses pairs et montré dans les grands salons parisiens comme Comparaisons. Pourtant la recherche audacieuse et puissante dont il a fait preuve, le message poétique légué par sa peinture restent encore à explorer.
Je n’en veux pour preuve que cette belle et étonnante amitié née tout à fait par hasard entre Le Guinio et un grand compositeur de musique contemporaine : Roger Tessier. Ce dernier témoigne volontiers de l’émotion dont il fut frappé devant un tableau de Le Guinio découvert un jour à la vitrine d’une galerie parisienne. Il s’en suivit la création d’un quatuor à cordes commandé par Radio France, le « Quatuor l’indien » opus 81 dédié à Robert Le Guinio en 2003.
Robert n’était pas élève des Beaux-Arts, il appartenait à cette famille des autodidactes qui s’instruisent à chaque instant de leur vie. Sa science de la couleur et de la composition sont là pour attester que c’était pourtant à lui de montrer le chemin à ceux qui tentent l’aventure picturale. La peinture de Robert est abstraite, le mot est dit et assumé mais cette abstraction est le fruit d’un aboutissement après un long chemin passé par une figuration sans cesse épurée et qui devait aboutir à l’ univers inépuisable des « Paysages intérieurs ».
Cette œuvre qui a frappé un musicien peut tout autant demain séduire un poète ou convaincre un chercheur en histoire de l’art car bien au-delà du talent de peintre, elle porte un message.
Robert Le Guinio fut l’invité d’honneur du Salon Art et Matière en janvier 2003.
Thierry Citron