Cyanotypes : Daphné Beauvais
Je gomme mes propres contours à mesure que les couleurs, les odeurs, les ombres sylvestres me purgent.
Je m’affranchi de la société des hommes et renoue avec la contemplation spontanée des petites choses.
J’altère l’être social et observe l’empreinte plutôt que de laisser la mienne.
Être tour à tour ou à la fois l’animal, le végétal, le minéral, au gré des ambiances et de mes vagabondages solitaires.
A mesure que je m’égare, je laisse place à l’instant et m’abandonne au sentiment de n’exister qu’à travers ce que je vois : du détail d’une feuille à la transparence d’un pétale,de la courbe d’une fleur à la forme d’une herbe folle.
Je trouve ma place dans le monde. Je m’imprègne du motif. Je suis mon intuition. Je voyage, immobile, contemplative.
Puis photographier, cueillir, récolter et transformer le réel, se l’approprier, en faire une expression personnelle pour interpréter mon imaginaire.
Finalement, laisser une empreinte, garder une trace de mes errances sylvestres comme une thérapie contre l’oubli, une célébration de l’instant.
Le cyanotype est un procédé photographique monochrome négatif ancien, par le biais duquel on obtient un tirage photographique bleu de Prusse, bleu cyan.
Le cyanotype a été inventé par l’anglais John Herschel (1792-1871) en 1842.
L’herbier est un thème classique dans le procédé cyanotype : le plus connu, qui est aussi le premier livre utilisant de la photographie, est l’herbier des Algues britanniques réalisé par Anna Atkins dans les années 1840-1850.
Ce procédé s’obtient par le mélange de ferricyanure de potassium et de citrate d’ammonium ferrique. Ce mélange photosensible est ensuite appliqué sur une surface, par exemple sur une feuille de papier, à l’aide d’un pinceau en couche homogène.
On laisse sécher dans l’obscurité ce support préparé. Une fois sec, il présente une couleur jaune tirant sur le vert. Sous l’exposition des rayons ultraviolets (le soleil), le fer des surfaces exposées est réduit, formant sur le papier une couleur bleu de Prusse à bleu cyan.
Suivant ce que l’on pose sur ce support – une plante, un objet, un négatif – ce dernier va jouer le rôle d’un masque et ainsi empêcher les rayons ultraviolets de passer. On obtient alors l’empreinte exacte de l’élément posé, que ce soit un négatif ou un objet.
Le cyanotype est donc avant tout un tirage photo, que ce soit d’un négatif ou d’une empreinte de végétaux. Mais ma démarche va au-delà d’un simple tirage. Les végétaux que je ramasse sont séchés, pressés puis numérisés par scan ou photo. Un travail préliminaire de « nettoyage numérique » me permet d’isoler à ma guise certains éléments ou de nettoyer l’arrière plan.
Une fois cette étape terminée, je passe à la phase de création où je travaille sur des superpositions, des symétries, des répétitions, des échelles différentes. Je sors ensuite mon négatif qui est prêt à être « développé » par cyanotype.
77140 Saint-Pierre-lès-Nemours
Instagram @daphnebeauvais
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